Une tendance à la baisse comparable du nombre de prêtres diocésains

Le nombre de prêtres diocésains suit une tendance à la baisse comparable à celle de la Suisse chez ses voisins, même si l’ampleur de cette baisse peut varier (tableau 4.15). Ainsi, le nombre de prêtres a reculé des deux tiers en France depuis 1970 mais d’un tiers seulement en Italie. En Suisse, la baisse a été moins marquée qu’en France mais elle dépasse celle de l’Allemagne ou de l’Autriche.

Allemagne, Autriche, Italie et France

Le nombre d’ordinations ne permet pas non plus de compenser celui des décès dans ces quatre pays, avec des différences marquées ici aussi (graphique 4.18). Ainsi, durant la décennie passée, l’Italie enregistra presque trois nouveaux prêtres pour dix décès alors que l’Autriche, l’Allemagne et la France en avaient  moins de deux.

L’augmentation des prêtres en Afrique, Asie et l’Amérique latine

Le nombre de prêtres n’a pas reculé partout au cours des décennies passées. Alors que l’Amérique du Nord et l’Europe enregistraient depuis 1980 une baisse, l’Amérique latine, l’Afrique et l’Asie a connu une augmentation du nombre de prêtres.  Au niveau mondial, on comptait en 2021 279’610 prêtres (2020: 280’521, 2015: 281’514).

La population catolique et le nombre des prêtres en relation – des différences importantes

Il ne faut pas oublier qu’au-delà de l’augmentation importante du nombre de prêtres dans certaines régions du monde, la population catholique a elle aussi considérablement augmenté à cause de la forte croissance démographique. Si l’on met en relation le nombre de prêtres résidants dans une région ou un pays donné en relation avec la population catholique, on obtient une autre image (tableau 4.16). Un prêtre en Afrique, a encore et toujours plus que trois fois plus de catholiques à sa charge, en Amérique latine plus de quatre fois plus qu’en Europe ou en Amérique du Nord. La différence est nettement moins marquée en Asie/Océanie.

Le nombre de diacres a augmenté – des différences en terme de formation et d’activité

Le nombre de diacres permanents a beaucoup augmenté dans tous les pays voisins de la Suisse depuis 1990 (tableau 4.17). Il faut noter de grandes différences en termes de formation et d’activités entre le diaconat permanent en lien avec une activité dans le civil et le diaconat impliquant aussi une activité pastorale professionnelle. Si dans les diocèses de Suisse alémanique presque tous les diacres permanents sont au bénéfice d’une formation théologique et engagés dans la pastorale à titre professionnel, la majorité des diacres en France exerce une activité professionnelle dans le civil et assume bénévolement des tâches en Eglise. En Allemagne, l’augmentation du nombre de diacres exerçant une activité dans le civil et de celui de ceux qui exercent une activité pastorale à titre professionnel est comparable.

France, Italie sans, Allemagne et Autriche avec

La France et l’Italie ne connaissent pratiquement pas de théologiens laïcs ; aucun chiffre n’est disponible pour l’Autriche. L’Allemagne (tableau 4.18) fait la distinction, pour les collaborateurs laïcs de la pastorale, entre assistants pastoraux et « Gemeindereferenten » (référents paroissiaux). Les principales différences se situent au niveau de la formation et des conditions d’engagement mais les domaines d’activité sont assez semblables, même s’ils varient selon les diocèses. Les Gemeindereferenten ont une formation comparable à celle des diplômés en pédagogie religieuse suisses. Les deux catégories de collaborateurs laïcs allemands ont fortement grandi depuis 1990, même si l’augmentation du nombre d’assistants pastoraux a été plus marquée. Chez ces derniers, la part de femmes a constamment augmenté depuis 30 ans pour atteindre 48%. Il y a longtemps qu’il y a quatre fois plus de femmes que d’hommes chez les Gemeindereferenten.