« Les bénévoles veulent avoir le sentiment que leur travail est apprécié » – Les bénévoles du diocèse de Saint-Gall, une mise en perspective par Dominik Michel-Loher

Quels sont les trois points les plus importants qui vous viennent à l’esprit concernant les bénévoles dans le diocèse de Saint-Gall ?
Dominik Michel-Loher : Les bénévoles contribuent de manière significative au succès d’une pastorale vivante. Leur engagement s’étend à de multiples domaines, comme la liturgie (par exemple en tant que lecteurs et servant d’autel), la diaconie (par exemple dans l’accompagnement des malades et des personnes âgées), le travail avec les jeunes (par exemple avec Jungwacht Blauring) et la préparation aux sacrements (par exemple la confirmation et la première communion). Sans leur engagement actif, il serait difficile de faire face à la diversité des activités de l’Église.
Dans le diocèse de Saint-Gall, le bénévolat nous tient particulièrement à cœur. C’est pourquoi nous avons élaboré il y a quelques années le guide du bénévolat. Celui-ci aide à rendre l’engagement durable et à transmettre aux bénévoles les compétences nécessaires. Les ateliers, les formations et l’accompagnement spirituel constituent souvent un élément central du travail bénévole.
L’un des principaux défis consiste à recruter de nouveaux bénévoles, en particulier à une époque où l’Église est confrontée à une diminution du nombre de ses membres et à des changements sociétaux. La reconnaissance et la valorisation des bénévoles jouent un rôle essentiel pour encourager cet engagement.
Comment percevez-vous la coopération entre les bénévoles et les salariés ? Quels opportunités et écueils ?
Dominik Michel-Loher : Dans de nombreux endroits, la collaboration entre le personnel et les bénévoles fonctionne très bien, même si le degré de participation effective des bénévoles varie considérablement. Cependant, comme nous l’avons déjà mentionné, les aumôneries et les paroisses ont souvent du mal à recruter des bénévoles. Il est difficile de dire exactement à quoi cela est dû. Une explication possible pourrait être que les permanents ont du mal à créer l’espace nécessaire à la participation des bénévoles – notamment au sens mental. Les bénévoles ne devraient pas seulement assumer des responsabilités, mais aussi avoir le pouvoir de réaliser leurs tâches de manière autonome et participative. C’est la seule façon de créer une véritable participation. C’est ce qui me semble attrayant.
Quel bilan tirez-vous du projet Neuland à Saint-Gall ? Qu’est-ce qui a fait ses preuves, où se situent les difficultés ?
Dominik Michel-Loher : Le processus Neuland reste une préoccupation centrale dans le diocèse de Saint-Gall. Pourtant, jusqu’à présent, nous devons tirer un bilan mitigé. Alors que l’intégration de bénévoles se déroule avec beaucoup de succès dans certaines unités pastorales, beaucoup d’autres ont du mal à comprendre l’objectif central du processus Neuland.
Là où le processus est bien mis en œuvre, il s’avère que l’engagement vaut la peine malgré le manque de temps : investir du temps dans la responsabilisation et l’accompagnement professionnel des bénévoles contribue directement à l’estime et à la reconnaissance de leur travail. En même temps, cela représente l’un des plus grands défis. De nombreuses équipes pastorales ne sont pas en mesure de consacrer le temps nécessaire à l’accompagnement et au soutien des bénévoles en raison de ressources limitées en temps et en personnel. Cela conduit parfois à ce que les bénévoles soient à peine impliqués ou qu’ils obtiennent soudainement un petit emploi ou une compensation financière pour leur travail. Cela se produit souvent uniquement parce qu’il n’est pas possible d’exprimer l’appréciation et la reconnaissance d’une autre manière, qui demande plus de temps.
Quels conseils donneriez-vous aux paroisses qui recherchent des bénévoles ?
Dominik Michel-Loher : Je vois sept points :
- Les gens sont plus susceptibles de s’engager s’ils comprennent la signification et le but de leur engagement. Pourquoi leur aide est-elle nécessaire et quel impact positif les bénévoles peuvent-ils avoir ? Quel est l’intérêt de faire du bénévolat ?
- Les gens se sentent souvent interpellés par des invitations personnelles. Ainsi, il est utile de s’adresser directement aux bénévoles potentiels, que ce soit par des discussions après la messe ou des invitations individuelles par téléphone ou par e-mail. Il est mieux d’établir un contact personnel plutôt que de se contenter de lancer des appels généraux.
- Proposer différentes formes d’engagement qui répondent à différents intérêts et compétences. Tout le monde ne souhaite pas faire le même type de travail et des options flexibles, comme des projets limités dans le temps ou des tâches continues, augmentent les chances d’attirer des volontaires.
- Les bénévoles veulent avoir le sentiment que leur travail est apprécié. Des remerciements et une reconnaissance réguliers de leurs prestations – que ce soit sous la forme de mentions publiques, de petits cadeaux ou de lettres de remerciement – les motivent à poursuivre leur engagement.
- Le sentiment de communauté au sein de l’Église peut être un puissant facteur de motivation. Pour ce faire, il est possible d’organiser des événements où les bénévoles se rencontrent et échangent des informations. Les gens aiment travailler dans un environnement où ils se sentent valorisés et où ils peuvent créer des relations.
- Proposer des formations initiales et continues pour que les bénévoles se sentent en sécurité et puissent bien s’acquitter de leurs tâches. Il est important qu’ils se sentent soutenus et qu’ils sachent qu’ils ne sont pas seuls en cas de questions ou de défis.
- Rendre les réussites visibles.
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