Lors des 30 dernières années, les diocèses suisses ont répondu de façon parfois très diverse au recul du nombre de prêtres. Cela se voit le plus clairement dans l’implication différente d’assistantes et d’assistants pastoraux ainsi que de diacres dans la pastorale paroissiale. On distingue en gros trois voies, empruntées par l’un ou l’autre des diocèses.

Les diocèses de Bâle et de St-Gall ont choisi une voie comparable, alors que leur nombre de prêtres diocésains diminuait de 60%  ou pluw au cours des 30 dernières années. Les deux diocèses sont parvenus dans une large mesure à absorber la pénurie de prêtres en engageant plus de diacres permanents et d’assistants pastoraux, hommes et femmes, pour la pastorale paroissiale. Dans le diocèse de Bâle, la part d’assistantes et d’assistants pastoraux dans le personnel pastoral paroissial a passé d’un bon 10% en 1983 à plus de 50%, tandis que la part des prêtres diocésains diminuait de plus de la moitié, passant de 76% à 33%. Le diocèse de Bâle compte en outre la proportion la plus élevée de diacres.

Le diocèse de Coire a connu une évolution comparable, bien qu’un peu moins prononcée (tableau 4.9). Ainsi, la part de prêtres diocésains actifs en paroisse constitue encore et toujours juste la moitié du personnel. Les trois régions diocésaines (Grisons, Suisse primitive ainsi que Zurich et Glaris) – c’est un élément frappant dans le diocèse de Coire – ont enregistré une évolution de leur personnel pastoral très différente au cours des 30 années passées. Cela s’explique d’une part par des contextes géographiques et historiques différents et, d’autre part, probablement aussi par les politiques du personnel menées dans les trois régions.

Dans le diocèse de St-Gall, la part d’assistantes et d’assistants pastoraux dans le personnel pastoral paroissial a passé de 13% en 1983 à env. 57%, tandis que la part des prêtres diocésains se réduisait de 80% à juste 21%.

Une troisième voie a été empruntée par les diocèses de Sion et de Lausanne, Genève et Fribourg. Ces deux diocèses ont également enregistré un recul marqué du nombre de prêtres diocésains engagés en paroisse au cours des 30 dernières années. Contrairement à celui de Lugano, les deux diocèses de Sion et de Lausanne, Genève et Fribourg n’excluent certes pas formellement l’engagement de diacres ou d’assistants pastoraux en paroisse. Leur part au sein du personnel pastoral demeure cependant encore relativement modeste. Une raison de poids en est probablement la capacité financière nettement plus faible de l’Eglise catholique dans ces deux diocèses, en comparaison avec leurs homologues alémaniques ; cela a incité les diocèses de Sion et de Lausanne, Genève et Fribourg à miser largement sur d’autres catégories de collaboratrices et de collaborateurs laïcs bénéficiant certes de connaissances théologiques de base mais sans diplôme universitaire de théologie.

Le diocèse de Lugano doit faire face au recul le plus modeste du nombre de ses prêtres diocésains actifs en paroisse. Le nombre de prêtres réguliers engagés dans les paroisses tessinoises n’a lui aussi que faiblement diminué. Le séminaire du Chemin néocatéchuménal, qui a formé une partie, et non des moindres, des nouveaux prêtres depuis la fin des années 1990, aura probablement contribué notablement à cet état de fait.